PRINTEMPS DE SAMIR
Samir, vois-tu fleurir ton «Printemps de Damas»
Par le sang des agneaux qu’on sacrifie en masse ?
As-tu vu ta vision prendre toute sa forme ?
Ces horreurs perpétrées par des âmes difformes,
Massacrant à tout crin des voix irréductibles
Qui ont pris de ta voix sa corde incorruptible ?
Iras-tu, dans ton Ciel, embrasser les entrants
Et viendras-tu fêter avec nous, les restants ?
Riras-tu de ceux qui, voulant te faire taire,
Ont vu ton encre bleue affluer sur leur terre ?
Kyrielle de bonheurs qui attendent nos peuples,
Que le Mal veut vider et que la Foi repeuple !
Amour des libertés, à tout jamais conquis
Par ceux qui, avec toi, crient : «soldats contre qui ?»
Sais-tu, Samir, depuis ton départ le Jour luit
Plus fort, par chaque éclat d’Espoir fou sous la pluie,
Si bien que le soleil a bien failli s’éteindre
En voyant ton sourire et le nôtre s’étreindre,
Irradier de leurs feux, au Liban, en Syrie,
Là où tu as gagné doublement ton pari.
Raconte-nous, un jour, toi le grand bâtisseur
D’«Histoire de Beyrouth», l’histoire de sa soeur.
R.B.