VALSE ASTRALE.
Quand tu viens, mon soleil,
Moi, je n’en reviens pas
De ce Jour sans pareil
Qui vient éblouir mes pas ;
Mais je reviens de loin
Quand tu viens, mon soleil,
M’étreindre et prendre soin
De mes bleus si vermeils.
Lorsque tu m’ensoleilles
Je perds toutes mes nuits ;
Dans ton ombre je veille
Sans connaître l’ennui ;
Et mon corps se délie,
S’offre à ton firmament,
Comme lorsqu’on s’oublie
Face au Saint-Sacrement.
Quand tu vas, mon soleil,
Tu me prends ma fortune ;
Je vais prendre conseil
Auprès de toi, la lune.
Je vais prendre un rayon
De ta clarté sereine ;
De l’encre à mon crayon
Pour rallumer ma veine ;
Pour éclairer mon soir
De ta pâle candeur,
Et raviver l’espoir
De revoir sa splendeur ;
De revoir mon bel astre
Rayonner, nuit et jour,
Dont le joyau s’encastre
Dans mon cœur, pour toujours.
De ma foi qui m’envoûte
Je revois, tour à tour,
Dans la vibrante voûte,
La valse de l’amour.
Je te revois, Merveille,
Dans mon ciel, à la une :
Si je perds ton soleil
Je retrouve ta lune.
Ton Jour ferme le soir ;
Jamais il ne recule ;
Tout comme l’ostensoir
Renferme la lunule.
R.B.